05/03/2012

De l'importance du calamar dans la recette de la tourte aux parapluies

Ou comment partir en voyage avec une préparation WTF.

Jeudi 1er mars : Bruges
Je suis partie tôt, en ce joli (hem) matin du mois de mars. Un peu brumeux, mais avec des températures ma fois fort correctes. Après quelques (heures de) trains, me voilà enfin à Bruges. Je pars alors à la recherche des lieux admirés dans les cases du tome 20 de Yoko Tsuno. Seul problème : cela fait une éternité que je n'ai pas lu la BD, et les images sont on ne peut plus floues dans ma tête. Je me met donc en quête d'une librairie possédant le volume tant convoité. Mais arrêtons nous là. Je veux dire . . . Je suis à Bruges, alors profitons en pour admirer le paysage ! Et quel paysage ! J'ai l'impression d'avoir changé d'époque : une calèche passe à côté de moi. Si vous saviez comme je regrette de ne rien avoir pour recharger mon appareil photo ni décharger la carte ! La batterie doit tenir quatre jours. Je ne peux pas non plus utiliser le mode manuel, qui me ferait perdre trop de temps. Dur . . .
J'arpente les rues de la cité, découvrant avec émerveillement des places majestueuses, des bâtiments épatants et . . . et . . . une multitude de boutiques de chocolat. Probablement autant qu'il y avait d'uruk-haï pour attaquer le Gouffre de Helm !
Un peu fatiguée après plusieurs heures de marche, je m'arrête dans un salon de thé où, outre un breuvage réconfortant, je me fais servir un très mignon cupcake. Pour tout vous dire, la fangirl en moi a eu envie de s'écrier "kawaii" ! Vraiment. So girly ! Après ce repos de courte durée, je me dirige vers mon auberge puis repars visiter le nord de la ville. J'emprunte ainsi un joli chemin longeant les canaux et jalonné de quatre moulins. Impressionnant ! Je finis par me retrouver à côté d'un joli pont, et je demande à un asiatique de me prendre en photo devant, histoire d'avoir un souvenir. Il en a pris trois, dont deux avec des cadrages différents. Et on me demande encore pourquoi je les aime ?
Mais mes pieds commençant sérieusement à agoniser, je me pose chez Quick. Je parle anglais au vendeur, qui me répond en français. Je suis un peu vexée.
Je retourne finalement à l'auberge, d'où j'écris ces mots, pour enfin découvrir ma chambre. Propre, spatieuse et bien décorée. Plutôt cool. Une douche et je descends au bar !

20h26
Je reprends la plume mine depuis le bar. Happy hour, tu auras ma perte. La vodka n'était pas chère, mais la pauvre chérie se serait sentie bien seule dans son verre, avec sa rivière de diamants. Je me suis sentie obligée de lui acheter un jus d'ananas pour lui tenir compagnie ! Par contre je suis déçue, le nom n'est pas noté en néerlandais ! Hmm . . . Est-ce "ananassap" ou "ananassaft" ? Vu que dans le coin ils ont l'air d'aimer la simplicité, je penche pour la seconde solution.
Le bar est sympa. Je suis assise à côté d'une tête khmere, mais je n'ose lui faire la conversation. Elle ne comprendrait pas. En revanche, moi je comprendrais forte bien Madame Bovary et le capitaine Fracasse. Mais ils sont si étroitement serrés que je m'en voudrai de les déranger.
Deuxième verre.

Vendredi 2 mars : Bruges

12h
J'attends le bus, H-3.
Toujours dans la capitale du chocolat et de la dentelle. Mais autre jour, autre lieu. La nuit s'est bien passée. Comme toujours dans les auberges, il y a deux qui dorment à 20h et ceux qui rentrent ) 3h. J'ai donc dormi en pointillé, pour finalement me lever à 8h. Il ne fait pas meilleur aujourd'hui qu'hier, et je dirai même que la température a baissé. La douleur dans mes pieds, en revanche, ne s'est pas apaisée. Comme prévu la veille, je vais faire un tour au musée archéologique. Je n'aime pas payer pour ce genre de visites, mais 1€ n'est pas la mer à boire. Et puis j'ai déjà explosé mon budget quotidien de toutes manières. Encore une fois je parle anglais et on me donne une documentation en français. Ai-je un coq tatoué sur la joue ? Je n'aurai pas pu être . . . espagnole ?
Le musée est vraiment sympa. Ça manque de cartels en français/anglais, mais tous les objets sont mis en situation. On y découvre le déroulement d'un chantier. On peut toucher des objets, en observer à la loupe. On peut même se voir avec un heaume, le tout sans se décoiffer. Et ils ont raison à Kaamelott. Ca donne une tête de gland.
Malheureusement il fait trop froid pour me poser dans un parc, et il faut que je surveille mes dépenses, ce qui m'empêche d'aller dans un café. Après être allée observer la porte médiévale de Gent, je me résous à me traîner jusqu'à la gare.

22h30
Enfin ! J'ai cru que je n'arriverai jamais ! Je me perds rarement, mais quand c'est le cas, c'est pour de bon ! Mais toujours avec un japonais. Ça peut servir un japonais.
J'ai finalement pris mon bus. C'est là que j'ai découvert que ce dernier passait par Bruxelles et Anvers. Quel dommage. J'ai perdu une journée alors que j'aurai pu aller dans l'une ou l'autre de ces villes ! Mais j'ai pu voir depuis le bus le fameux atome, le pavillon chinois et la tour japonaise !
Arrivée à Amsterdam après 6h de comatage dans le bus, je me rends compte que je manque un peu d'indications pour rejoindre mon auberge. Un gentil autochtone regarde sur son portable et m'indique le bus à prendre. 2,70€, je pleure.
Je retrouve à l'intérieur l'un des passagers du bus qui m'a mené ici : on se rend à la même auberge. Mais lorsqu'on descend du bus, on se perd complètement. Enfin on se perds . . . Je préfère me dire que nous avons visité Amsterdam by night. Je découvre alors que mon compagnon d'infortune (dont j'ai oublié de demander le nom) est japonais, et qu'en plus d'avoir pris le même bus, était descendu dans la même auberge à Bruges ! Wonderful (ouais parce que je deviens polyglotte là) ! Comme il me dit qu'il avait commencé à apprendre le français, je lui parle de ma tentative en japonais, sans préciser que mon principal prof est en 2D. Il me conseille alors de retenir "yabai", qui sert en de nombreuses circonstances. On parle ensuite de Paris, mais il m'a dit qu'il a tellement entendu parler japonais qu'il ne s'est pas réellement senti dépaysé !
Deux messieurs en vélo, avec un blouson rouge indiquant "straat coach" nous accostent. Je commence à causer néerlandais couramment (au moins) alors je pige vite le concept. Ils nous ont alors escorté quelques instants histoire de nous remettre dans le droit chemin, pile au moment où je comprends enfin où nous sommes !
L'auberge est impressionnante. J'ai eu du nez cette fois ci !! Le réceptionniste est adorable, mais je suis claquée, alors je ne comprends pas tout. On a bien dû marcher 45mn après tout ! Alors que j'avais pris le bus justement pour éviter 30mn de marche !! J'arrive enfin dans ma chambre, que je partage pour l'instant avec un italien dont le nom ressemble vaguement à Draco. Je lui redemanderai demain. Je voulais sortir ce soir, mais "Draco" était déjà couché alors je n'ai pas voulu faire trop de bruit, et, soyons honnête, je n'ai pas voulu me perdre à nouveau. J'ai toute la journée de demain pour demander son nom à mon japonais, vérifier dans quelle gare je dois prendre mon train et trouver un bar sympa pour la nuit. Ok, time to sleep !

Samedi 3 mars : Amsterdam

15h55
De retour dans un café. Je commence à adorer ces petites pauses pour le goûter. Et je vais pouvoir déguster un cupcake "red velvet". Je me souviens du nom, mais plus du tout de ce qu'il y a dedans. Whatever, je suis seule à Amsterdam, je peux bien prendre des risques culinaires. Et en parlant de nourriture, vu qu'avec toutes mes péripéties j'en avais oublié de manger hier soir, laissez-moi vous dire que le petit-déjeuner fut pantagruélique. Et tellement cool ! J'ai pu mettre des paillettes de fruits et de chocolat sur mes tartines !! Et j'ai eu l'occasion, une nouvelle fois, de me rendre compte que mon anglais est décidément très pauvre en vocabulaire. Mais j'ai tout de même réussi à tenir un semblant de conversation avec un chinois étudiant à New-York. Croyez-moi, à 9h du mat', c'est un exploit ! On se sépare un peu avant 10h, et je décide de me rendre à la gare pour évaluer le temps nécessaire pour la rejoindre en clopinant. Car oui je clopine. J'ai un truc étrange sous le talon droit, dont je préfère ne pas me préoccuper pour le moment, le petit orteil du même pied n'est pas mieux, et si rien n'apparait sur le pied gauche, son état est tout aussi déplorable. En plus de ça j'ai un peu perdu le moral : le ciel est à mi-chemin entre le blanc et le gris, et je longe le port jusqu'à la gare. La zone est très industrielle, les bâtiments sont sombres . . . Bref, Amsterdam c'est pas trop mon trip pour le moment. Je me console en me disant que ça économisera la batterie de mon appareil photo pour Bruxelles.
Après la gare, je me retrouve dans le quartier chinois : les noms des rues y sont écrits en néerlandais et en mandarin ! Après le Nieuw Markt, j'oblique à droite dans le fameux "Red Light District". L'ambiance y est babacool, entre sexshops et vente de cannabis, mais je trouve ça vraiment triste, les filles en vitrine. A 11h il n'y a pas grand monde dans les rues, je suppose que c'est plus sympa la nuit, mais c'est un peu loin de mon auberge.
Je me rends à l'évidence : mon moral n'est pas au top et j'ai vraiment mal aux pieds. Je trouve que tout est trop sombre, que ça manque de ciel bleu et d'amis pour partager tout ça. Je décide alors de tenter la croisière. Manque de bol, je ne suis pas très bien placée et je ne vois pas grand chose. Amsterdam ne veut pas que je l'aime. Après une heure de bateau, je me retrouve au Macdo. J'ai alors la même surprise qu'à Maastricht : ils mettent des BULLES dans leur IceTea !! La première fois j'avais cru qu'on m'avait servi du coca, mais là le doute n'est plus permis ! Je suis bientôt encadrée par les membres d'une famille parisienne, et on échange nos impressions. Sans le savoir, ils me donnent envie de l'aimer, cette ville ! Sur leur conseil, je me dirige vers la maison d'Anne Frank. Excepté une file d'attente d'une centaine de mètres, on n'y voit pas grand chose. Un rayon de soleil parvient à percer l'épaisse couche nuageuse, et je me décide finalement à passer mon appareil en mode manuel. La recherche de cadrages et de petits détails sympa me permet finalement de capter un truc. Mon moral remonte et je fais abstraction de mes pieds. Je me mets tout de même en quête d'un café afin de me reposer un peu. Chemin faisant, je tombe sur Waterstone. Et pas une filiale néerlandais hein ! Non, non, un vrai morceau d'Angleterre ! Vu ma joie en l'apercevant, je me dis que j'aurai mieux fait d'opter pour les Grand-Bretons pour mes vacances !
Et c'est ainsi que, quelques mètres plus loin et très proche du musée de la Torture (oui, j'ai jugé important de le noter), j'ai aperçu quelques cupcakes dans un salon de thé. Sachez-le, ils offrent un mini cookie avec leur fresh mint tea . . . Et le Red Velvet, il déchire.

Dimanche 4 mars : une église à Bruxelles

14h
Après avoir achevé ma pause thé, je reprends la route. J'ai le fol espoir de tomber sur une fausse paire de Converse, mais il semblerait que ça soit passé de mode. Et quand on voit ce qui les remplace, je me demande bien pourquoi. Je continue donc ma promenade, et retourne au Red Light District. C'est décidément un lieu en marge du reste. Les touristes passent parfois en famille devant les vitrines et les coffee shop qui exhalent des effluves de cannabis, les sexshops présent en vitrine costumes et sextoys comme chez H&M. Je suis vraiment outrée par tout ça !! C'est vrai quoi . . . Il est où le quartier avec les mecs en vitrine pour se rincer les yeux ? Je retourne de nouveau vers la gare après un dernier passage dans le quartier chinois, où je tente d'observer le temple entre les échafaudages. Je rentre ensuite comme je peux en chronométrant le temps nécessaire pour rejoindre l'auberge. 50mn. Sachant que j'ai été obligée de faire une pause de 10mn (quatre mecs causent à voix haute, les églises, c'est plus ce que c'était !).
Dans ma chambre, deux japonaises. Mais elles sont tellement absorbées par leur conversation à propos de bière qu'elles me disent à peine bonjour. Je finis par me coucher vers 21h. Ceux qui me connaissent peuvent ainsi évaluer mon état de fatigue. J'émerge péniblement vers 7h le lendemain. Le petit dej' est tout aussi copieux. Je décide finalement de rejoindre la gare en bus, et j'ai bien fait : j'y suis en 10mn.
Je dors dans le train. J'ai l'impression que je passe mon temps à ça, dormir. Puis je me souviens que j'ai marché 9h la veille. Je me rendors l'esprit tranquille.
Arrivée à Bruxelles à 11h40, je me promène un peu. La Grand Place est sublime ! Malheureusement il commence à pleuvoir alors que je suis à proximité du palais. Comme je suppose qu'ils ne me laisseront pas rentrer, je me résous à continuer ma visite. Et me voilà donc, place de la Chapelle. J'avais dans un premier temps pensé à sortir un livre, mais je me suis dit que lire l'histoire de la famille Borgia, même racontée par Dumas, serait un tantinet provocateur. Et impossible de faire des photos : mon appareil m'a finalement lâché avant le palais. Je la fais comment moi, ma photo avec le Manneken Pis ??

18h25
Voilààààààààààààà c'est finiiiiiiiiiiiii ! On va pas s'dire au r'voir, comme sur le quai d'une gaaaaaaare !
Et bé si . . . Je viens de quitter Léa (snif), après avoir passé une super aprèm en sa compagnie. Outre le fait qu'on a beaucoup papoté (oui je sais, ça vous surprend), j'ai enfin pu voir le Manneken Pis, qui avait revêtu sa plus belle tenue pour l'occasion. Heureusement Léa avait son appareil photo ! \o/
On s'est ensuite mises en quête d'un endroit proposant les fameuses gaufres belges. Donc, rien que pour Alex qui m'en disait tant de bien au mépris des cookies, j'ai enfin goûté une gaufre avec fraises, chocolat et glace à la vanille. Mon expertise finale est la suivante : cookie gourmand > gaufre liégoise > cookie > gaufre.
Parce qu'un cookie chantilly, fraise et chocolat c'est quand même une tuerie.