Rocroi est un très joli village fortifié situé dans les Ardennes, à la frontière belge. Et je suppose qu'il l'est encore plus lorsque le ciel se colore d'un bleu profond parsemé de quelques nuages. Son centre historique, pensé en 1555 par Henri II et modifié le siècle suivant par Vauban, se présente sous la forme d'une belle étoile de pierre. La plus ancienne maison de la ville ne date cependant que de 1676 (une petite jeunette en somme).
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C'est alors que j'ai basculé dans une dimension parallèle. J'ai observé les nombreux tunnels qui s'enfonçaient dans des ténèbres opaques qui perçaient les talus, et je suis devenue une rôdeuse. J'ai ressenti le besoin pressant d'explorer tous ces souterrains, de m'aventurer dans ces couloirs obscures et de découvrir des trésors. Cependant, ma paranoïa naturelle (appelons la Lucie) m'a rappelé par un pic de stress que je serai bien embêtée en découvrant le cadavre désarticulé qui gisait au fond, sans parler de l'assassin aux yeux rougeoyant qui m'observait très certainement tapi au fond du passage.
Lucie devisant joyeusement avec moi durant mon exploration en solitaire de la muraille extérieure, j'ai uniquement jeté un coup d’œil aux constructions en ruine qui bordaient le chemin. Après m'être rendue compte que le noir n'était pas une couleur normale pour mes doigts délicats (même si avec un vernis rouge ça aurait sûrement était du plus bel effet), je suis retournée dans le centre ville.
Une demeure éclairée attira mon attention. La porte étant ouverte, je me suis permis de faire quelques pas à l'intérieur, frottant mes mains meurtris l'une contre l'autre. Après avoir échangé quelques mots concernant le patrimoine local, j'ai quitté les lieux, un plan à la main. Je ne réalisai pas tout de suite ce que cela signifiait. Mais bien vite l'évidence me percuta : à partir de ce moment, non seulement ma main droite portait mon appareil photo, mais en plus ma main gauche devait à son tour quitter la douce chaleur de ma poche pour tenir le plan. Malheur !
Ces ouvertures avaient un petit côté angoissant. Des tunnels sombres, étroits et bas de plafond, et dont l'extrémité était constituée d'une intense lumière blanche. Ça vous rappelle quelque chose ? La musique qui résonnait dans ma boite crânienne tendant de plus à me couper du monde réel, j'étais presque dans un état second, parcourant les couloirs pour accéder à de nouvelles zones de portes, comme si je marchais dans une boucle. La sensation d'isolement, de décalage par rapport à la réalité, était amplifiée par les bruits qui retentissaient parfois. Et Lucie, complotant avec Sam (mon imagination), m’insuffla une vision de bêtes sanguinaires chassant la pauvrette égarée. Heureusement, égarée je ne l'étais pas, et j'ai ainsi pu surmonter cette épreuve brillamment et échapper aux loups !
A bientôt !
Source pour le côté historique : Balade 2011, supplément gratuit au journal de l'union-l'Ardennais n°20783, 14 mai 2011.